L’amour et l’âge: mythes et réalités des différences d’âge entre conjoints
L’écart d’âge entre conjoints est un sujet qui fascine et interroge. Faut-il absolument que l’homme soit plus âgé que la femme ? Quel est l’impact du niveau d’études ou de l’origine culturelle ? Les couples avec une grande différence d’âge sont-ils voués à l’échec ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre à travers ce voyage au cœur des différences d’âge entre amoureux.
La norme du conjoint plus âgé remise en question
Pendant longtemps, trouver normal que l’homme soit plus âgé que la femme allait de soi. Cette conception traditionnelle du couple reste bien ancrée, mais elle est de moins en moins systématique.
Aujourd’hui, dans 30% des couples, les conjoints ont le même âge à un an près. Et dans 14% des cas, c’est madame qui est l’aînée ! Alors que seulement 10% des unions formées dans les années 1960 voyaient la femme plus âgée, elles sont désormais 16% parmi les couples récents. La tendance est claire : ce schéma, autrefois marginal, se banalise.
Des écarts d’âge finalement peu élevés
Parmi les couples où l’homme est plus âgé que la femme, l’écart moyen n’est que de 2,5 ans. 30% des hommes ont entre 2 et 4 ans de plus, et 9% des femmes ont entre 2 et 4 ans de moins. Des âges très proches, en somme.
Seulement 19% des messieurs affichent 5 à 9 ans de plus au compteur. Et à peine 8% des duos amoureux présentent un écart d’au moins 10 ans. Autant dire que les histoires d’amour avec 20 ou 30 ans d’écart sont anecdotiques.
Le mythe de la crise de la quarantaine
On entend souvent que passé 40 ans, couché de soleil sur la plage des amours, les hommes plaqueraient leur femme pour une jeunette. La réalité est tout autre.
Certes, plus l’homme vieillit, plus ses chances de vivre avec une femme plus jeune augmentent. Normal : son bassin de « proies » potentielles s’élargit. Mais attention aux raccourcis : 80% des messieurs même nonagénaires sont en couple avec une femme de leur âge !
Côté dames, le phénomène inverse se produit. Passé 70 ans, de plus en plus de femmes se mettent en ménage avec un homme plus jeune. Résultat : à 88 ans, 30% des femmes ont un conjoint junior.
L’impact des générations
Certains creux démographiques, comme ceux des guerres mondiales, perturbent le « marché conjugal ». Résultat : les femmes nées pendant ou juste après un conflit ont eu plus de chances de trouver un homme plus âgé.
Autre exemple : nés juste après le baby-boom, les moins de 25 ans d’aujourd’hui, en surnombre, peuvent facilement trouver un(e) partenaire de leur âge. 70% des femmes et 76% des hommes de 20 ans sont ainsi en couple avec un(e) junior.
À l’inverse, leurs aînés de 1999, en nombre inférieur, se sont plus souvent casés avec des conjoints légèrement plus vieux. Les effets de génération sur les écarts d’âge entre amoureux existent donc bel et bien.
L’âge au carré : l’impact du niveau d’études
Plus les amoureux sont diplômés, moins il est fréquent que l’homme soit l’aîné. Normal : à la fac, on croise des camarades du même âge. Résultat, 50% « seulement » des messieurs très qualifiés de 30 à 59 ans ont une femme cadette. Ils sont 62% parmi les non-diplômés.
Même constat chez les dames : plus le bagage scolaire est lourd, plus la probabilité de vivre avec un homme aussi âgé qu’elles augmente. Au final, les couples sans aucun diplôme comptent le plus grand écart moyen : 3,5 ans contre 2,5 ans tous niveaux d’études confondus.
L’amour selon les catégories socio-professionnelles
Les écarts d’âge diffèrent aussi en fonction des catégories sociales. Ainsi, parmi les couples de trentenaires-quinquas où les deux travaillent, on ne compte « que » 49% d’hommes plus vieux quand ils sont cadres… contre 59% chez les ouvriers.
Là encore, le niveau de diplôme explique en grande partie ces variations. Les CSP+ sont en effet généralement plus qualifiées. Autre explication : la persistance de certains schémas traditionnels dans les classes populaires, où l’homme reste souvent vu comme le chef de famille.
Les immigrés, rempart de la tradition ?
Dernier facteur influençant les écarts d’âge : l’origine culturelle. Ainsi, parmi les couples « mixtes » avec un seul conjoint immigré, 62% des messieurs sont aînés. Proportion qui grimpe à 71% lorsque les deux membres du couple sont nés à l’étranger !
Là encore, le niveau d’éducation – plus faible chez les immigrés – entre en jeu. Mais les écarts persistent même à diplôme égal. Preuve que certaines traditions conjugales varient fortement selon les cultures…
Ces idées reçues sur l’amour et l’âge que la science balaie
Au-delà des grandes tendances statistiques, chaque histoire d’amour est unique. Pourtant, certains mythes sur l’âge des conjoints persistent. Voyons ce qu’il en est vraiment.
Le cliché de « l’homme qui ne voit que la jeunesse et la beauté »
Certes, pour certains messieurs, seule compte l’apparence de leur partenaire. Mais beaucoup recherchent avant tout une complicité intellectuelle et émotionnelle.
D’ailleurs, de nombreux hommes sont attirés par des femmes mûres assumant leur vécu et leurs imperfections physiques, bien plus que par des poupées Barbie sans relief. L’amour ne connaît décidément pas la perfection !
Le fantasme de la femme cougar insatiable
Qu’en est-il de l’image de la quadra ou quinqua prédatrice, croquant sans vergogne dans la chair fraîche d’un jouvenceau ? Si elle flatte l’imaginaire masculin, n’en déplaise aux adeptes de ce cliché, la réalité est moins sulfureuse.
Certes, faire l’amour avec un homme jeune et vigoureux est un fantasme comme un autre que certaines femmes assument. Mais rares sont celles qui vivent cette aventure sans arrière-pensées, dans la crainte du qu’en-dira-t-on ou de souffrir si l’histoire tourne court.
Le sexe n’est pas tout : même chez les cougars, la tendresse et la complicité priment bien souvent sur les performances au pieu !
L’échec annoncé des histoires avec un grand écart
Quid de la légende selon laquelle plus la différence d’âge serait grande, moins le couple tiendrait dans la durée ?
Certes, de tels duos peuvent parfois pâtir d’incompréhensions mutuelles, notamment sur les plans culturel ou sexuel. Pour autant, ce n’est pas une fatalité ! Beaucoup surmontent ces difficultés et filent le parfait amour durant des décennies.
La communication, l’acceptation de l’autre dans sa singularité et le respect mutuel sont finalement bien plus déterminants pour la réussite d’un couple que l’écart d’âge.
Le refrain de « l’amour n’a pas d’âge »
Entend-on souvent que « l’amour n’a pas d’âge », qu’« on ne choisit pas de qui on tombe amoureux » ou que « le cœur a ses raisons que la raison ignore ». De jolies formules… qui masquent une réalité plus contrastée.
Bien sûr, certains coups de foudre traversent les barrières de la bienséance. Mais ne nous voilons pas la face : dans la majorité des cas, nous choisissons un(e) partenaire socialement « acceptable », notamment en termes d’âge.
Entre le fantasme des âmes sœurs prédestinées et le conformisme de l’amour « raisonnable », la réalité se niche certainement quelque part au milieu…
Le péché originel de la crise de la cinquantaine
On croit souvent que les crises du milieu de vie n’épargnent personne, et qu’à 50 ans sonnés, tous les hommes troqueraient leur moitié contre une midinette. En pratique, seuls une minorité suit ce doux rêve de vieux beau.
La majorité, que le poids des années alourdit aussi, préfère le confort moelleux d’une tendre et paisible habitude à l’aventure incertaine d’une passion juvénile. Quitte à laisser derrière eux, non sans regret, le souvenir de leur splendide passé de séducteur…
Le fil rouge de toutes ces differences ? L’amour !
Au final, derrière la froideur des statistiques et le simplisme des clichés se cachent des myriades d’histoires singulières où les sentiments priment sur les apparences.
Car au-delà des ages et des origines, l’essentiel reste de s’aimer. Et quand cela arrive, peu importent les qu’en-dira-t-on ou les a priori : l’amour triomphe toujours !
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